SYNTHÈSE
À l’heure actuelle, les experts estiment que la température moyenne en France pourrait augmenter d’environ 3 °C à l’horizon 2050. Une situation alarmante dont les effets sont d’ores et déjà perceptibles, avec notamment une multiplication des épisodes caniculaires ces dernières années.
Par ailleurs, une autre problématique se dessine : celle de l’îlot de chaleur urbain. Car sous les effets conjugués de la configuration du bâti, du manque de végétation et des activités humaines, les villes font l’objet d’un microclimat propice à la surchauffe.
Dans ce contexte, un constat s’impose : le parc de logements français n’est pas prêt à faire face aux conditions climatiques futures.
Le parc immobilier français est très loin d’être adapté au climat de 2050.
La principale raison tient à son ancienneté : 66% des logements individuels français ont été bâtis avant les années 80. La première réglementation thermique datant de 1974, ces bâtiments présentent bien souvent une isolation insuffisante et sont donc particulièrement exposés aux températures extrêmes.
Toutefois, si les constructions récentes sont généralement plus étanches, cela ne veut pas dire qu’elles sont en mesure d’assurer un bon confort d’été pour autant. En effet, ces bâtiments ont souvent été conçus pour conserver la chaleur en hiver, sans considération pour les conditions estivales. Résultat : durant cette période, ils ont tendance à emmagasiner la chaleur en journée sans parvenir à l’évacuer de manière efficace durant la nuit.
Pour les habitations situées dans un environnement urbain, les conséquences des vagues de chaleur sont d’autant plus sévères. La densité du bâti, les matériaux utilisés ou encore le manque de végétation en milieu urbain contribuent à créer un microclimat spécifique. Ce phénomène, appelé Îlot de Chaleur Urbain (ICU), se caractérise par des températures plus élevées, un ralentissement des vents ainsi qu’une humidité réduite par rapport à un environnement rural proche.
Si ce contexte entraîne une diminution des besoins en chauffage l’hiver, il est aussi à l’origine d’une augmentation critique de l’inconfort thermique lors des épisodes de fortes chaleurs.
Financé par l’ADEME, le projet AMBReS (Approche Multicritères pour un Bâtiment Résilient et Sain) est porté par Octopus Lab, en collaboration avec l’Université de Strasbourg (LIVE), Nobatek et Engie Lab.
Ce projet a été pensé pour répondre à un double objectif :
Le projet AMBReS a été mis à l’honneur lors du colloque PRIMEQUAL 2025, l’un des rendez-vous phare de la recherche sur la qualité de l’air, organisé par l’ADEME (Agence de la transition écologique).
Animé par le journaliste Jean-Michel Lobry, l’événement a été l’occasion pour Maxence Mendez, président d’Octopus Lab et directeur du projet, de présenter les avancées et les résultats de cette étude.
Un moment fort qui a confirmé la pertinence scientifique et les bénéfices concrets de ce projet au service d’un habitat plus sain et plus résilient.
Les chercheurs participant au projet AMBReS ont conçu un système de modélisation innovant permettant d’explorer les interactions d’un bâtiment avec son environnement proche.
Un moteur de calcul inédit visant à orienter les choix en phase de conception a également été développé. Grâce à cet outil, il est possible d’évaluer de manière prospective comment différents scénarios (type d’isolation, débits de ventilation etc.) vont impacter la qualité de l’environnement intérieur et les consommations d’énergie. Cela permet in fine de sélectionner la configuration la plus pertinente pour concilier performance énergétique, confort thermique et qualité de l’air intérieur dans le futur ouvrage.
Il est donc désormais possible de mieux anticiper les effets du changement climatique sur les bâtiments. À plus grande échelle, ce projet a pour objectif de participer à la transition des bâtiments vers des modèles plus durables.
L’une des forces du projet AMBReS réside dans les applications possibles de ses résultats. Loin de n’être que des simulations et des hypothèses, les enseignements de cette étude se traduisent en outils concrets au service de la conception des bâtiments.
Parmi les conclusions marquantes :
Par ailleurs, le moteur de calcul couplé à la modélisation bâtiment-environnement urbain offre aux équipes d’aide à la maîtrise d’ouvrage la possibilité d’explorer les effets de centaines de scénarios de conception/rénovation sur différents indicateurs (performance énergétique, QAI…).
Le couplage, une fois intégré à un algorithme de décision, permet son application en phase d’exploitation des bâtiments. Cet outil opérationnel adapte le fonctionnement des systèmes CVC (chauffage, ventilation, climatisation) aux conditions météorologiques ainsi qu’à l’usage du bâtiment en temps réel et dans les heures à venir.
La régulation intelligente a notamment permis de piloter le chauffage et la ventilation de manière à concilier confort thermique et qualité de l’air intérieur tout en diminuant les consommations énergétiques jusqu’à 50%.
Le projet AMBReS offre ainsi des clés majeures pour adapter les bâtiments au climat de 2050. Ses enseignements sont essentiels pour :
Grâce à son approche ambitieuse et innovante, le projet AMBReS offre des clés pour imaginer des bâtiments adaptés au climat de demain, mais aussi plus respectueux de l’environnement et de leurs occupants.
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